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Mike Ward dénonce la condamnation d’un humoriste brésilien
Crédit La Presse/Brazil

Dans une déclaration percutante publiée sur ses réseaux sociaux, Mike Ward revient sur son propre combat judiciaire pour défendre la liberté d’expression, tout en exprimant son soutien envers l’humoriste brésilien Léo Lins, récemment condamné à plus de huit ans de prison pour des propos tenus sur scène.

L’humoriste québécois rappelle qu’il a lui-même dû se battre pendant dix ans contre le système judiciaire canadien après une blague controversée.

Ce long combat, qui l’a mené jusqu’à la Cour suprême, s’est finalement soldé par une victoire, mais à un prix énorme — personnel, émotionnel et financier.

Aujourd’hui, Ward s’inquiète d’un climat mondial où les artistes sont de plus en plus censurés et réprimés pour leurs paroles.

Ce qui arrive à Léo Lins au Brésil ne relève pas, selon lui, d’un simple fait divers local, mais constitue un dangereux précédent pour toutes les démocraties. Il insiste sur le fait qu’on peut ne pas apprécier une blague, trouver un propos choquant ou de mauvais goût, mais que cela ne justifie jamais une peine de prison.

Pour Ward, l’humour n’est pas censé être lisse, convenable ou rassurant. Il est par nature subversif, provocateur, et parfois malaisant. Et c’est précisément cette liberté de déranger qui en fait un art essentiel.

En posant une question cruciale — si un État peut emprisonner un humoriste, qui sera le prochain? — Ward élargit le débat au-delà de la scène humoristique.

Il y voit une menace réelle envers tous ceux qui s’expriment : journalistes, artistes, citoyens ordinaires. Il termine son message avec un appel à la solidarité internationale en lançant le mot-clic #FreeLeoLins, un cri de ralliement pour tous ceux qui refusent qu’une idée, aussi dérangeante soit-elle, vaille une cellule de prison.

Voyez son message complet ici:

Je m’appelle Mike Ward. Je suis humoriste.
J’ai passé dix ans à me battre contre le système judiciaire à cause d’une blague que j’ai racontée sur scène.
J’ai été condamné par la Commission des droits de la personne du Québec, j’ai perdu en cour, j’ai fait appel, j’ai perdu encore, et j’ai dû aller jusqu’à la Cour suprême du Canada.
J’ai fini par gagner.
Mais ça m’a pris une décennie de combat.
Tout ça pour une joke.
Aujourd’hui, au Brésil, un autre humoriste — Léo Lins — vient d’être condamné à plus de huit ans de prison pour des choses qu’il a dites dans un show d’humour.
Pas pour un crime.
Pas pour un geste.
Pour des mots.
Des mots qu’il a dits dans une salle de spectacle, devant un public qui était là volontairement, pour rire.
On peut ne pas aimer ce qu’il a dit.
On peut trouver ça mauvais, déplacé, de mauvais goût.
On peut choisir de ne pas rire.
Mais personne ne devrait aller en prison pour avoir offensé quelqu’un.
L’humour c’est bordélique. C’est chaotique.
C’est censé provoquer. C’est censé déranger.
Et parfois, oui, ça dépasse les bornes.
Mais si l’humour est obligé d’être propre, sage, formaté et approuvé par le gouvernement ou les tribunaux… alors ce n’est plus de l’humour.
Et si un État peut emprisonner un humoriste pour ce qu’il dit sur scène, qu’est-ce qui l’empêche de faire la même chose avec un autre artiste, un auteur, un chroniqueur, un journaliste, un citoyen ordinaire?
Ce qui se passe en ce moment au Brésil, ce n’est pas juste l’affaire d’un humoriste.
C’est l’affaire de toute personne qui croit à la liberté d’expression.
Je suis avec Léo Lins.
#FreeLeoLins

Êtes-vous d’accord avec lui?

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