
La liberté d’expression a ses limites, du moins selon un jugement marquant rendu cette semaine au Brésil.
Le célèbre humoriste Leo Lins a été condamné à plus de huit ans de prison pour incitation à la haine et à l’intolérance, en raison d’un numéro de stand-up diffusé sur YouTube et visionné par plus de trois millions de personnes.
Dans ce sketch, Leo Lins s’en est pris à de nombreux groupes marginalisés, y compris les personnes n0ires, obèses, âgées, vivant avec le VlH, h0mos3xu3lles, juives, autochtones, handicapées, ainsi qu’aux évangéliques et aux citoyens du nord-est du Brésil, une région souvent stigmatisée pour sa pauvreté.
Une décision judiciaire qui fait jurisprudence
Le tribunal fédéral de São Paulo a jugé que l’humoriste avait franchi la ligne entre humour et discours de haine. Dans son verdict, la cour a souligné que la liberté d’expression n’est pas un droit absolu et que celle-ci doit céder le pas à la dignité humaine lorsqu’un conflit entre les deux survient. Ce jugement envoie un message clair sur les limites légales de l’humour, même dans le cadre artistique du stand-up.
L’avocat de Leo Lins a rapidement annoncé son intention de faire appel de cette décision, plaidant le droit à la satire et à l’expression artistique. La défense insiste sur le fait que le spectacle ne visait pas à inciter à la haine, mais à provoquer une réflexion sociale par l’humour noir.
La sentence a provoqué un vif débat au Brésil, pays où les tensions politiques et sociales sont vives, notamment autour de la liberté d’expression et des droits des minorités.
Au Québec, Mike Ward s’en est mêlé.
Certains voient en cette condamnation une atteinte à la liberté artistique, tandis que d’autres saluent un geste fort contre les propos discriminatoires banalisés sous couvert d’humour.