
L’humoriste Simon Trottier fait à nouveau parler de lui avec un long message percutant publié sur ses réseaux sociaux, où il revient sur sa prise de parole concernant Gilbert Rozon.
Ce texte, relayé massivement depuis sa reprise par notre site web, soulève une vague d’appuis et de discussions. Trottier n’hésite pas à s’en prendre à la machine judiciaire et à ceux qui défendent encore l’ex-producteur.
Une dénonciation virale et assumée
Simon Trottier reconnaît que sa sortie n’a rien de courageux comparée à celle des femmes victimes de violence. Il insiste : ce sont elles qui ont toute l’admiration, pas lui, seul devant son clavier. Toutefois, il se réjouit de voir que son message a réveillé une colère collective, surtout envers un système judiciaire perçu comme inapte à protéger les victimes d’@gressions s3xu3ll3s.
Même s’il admet quelques erreurs dans son texte original — notamment sur le statut de Serge Postigo ou des aspects juridiques — il rappelle que ses propos relèvent de l’opinion et non du journalisme. Son but : secouer les consciences, pas écrire un article de droit.
Il critique le fait que Rozon ait été acquitté au criminel, malgré des témoignages accablants, et souligne l’absurdité de devoir se tourner vers le civil pour espérer une forme de justice. Il va jusqu’à comparer notre système à une forteresse conçue pour les puissants, faite par et pour eux.
Trottier s’en prend également à Serge Postigo, venu témoigner pour la défense de Rozon. À ses yeux, il ne s’agissait pas d’une obligation, mais d’un choix honteux.
En conclusion, Trottier remercie toutes les femmes qui ne se taisent plus et lance un message clair : ce n’est plus aux victimes de prouver quoi que ce soit. C’est maintenant à la justice de démontrer qu’elle les croit.
Voyez son nouveau texte juste ici:
Petit retour sur la saga de mon texte sur Gilbert Rozon.
Woupelai hein ?
L’ire collective envers l’ex magnat de Juste Pour Rire est pas mal plus présente qu’on le pense.
Depuis la reprise par la page Comédie Geek, le texte circule autant qu’une ITSS dans un rave.
Il fait encore des petits soixante douze heures plus tard.
Merci à tous ceux qui le partagent et merci à toutes ces femmes qui m’ont écrit.
Beaucoup d’entres-vous m’ont aussi écrit pour me parler du courage de ma publication.
C’est bien peu de courage face à toutes ces femmes qui se battent contre des pourris comme Rozon à tous les jours et partout sur la planète.
Ça me fait plaisir que ma tribune puisse servir à vous défouler.
Mais le courage revient à chacune d’entre-vous, à chacune des survivantes qui garde le cape dans la houle.
Pas à moi en bobette derrière mon écran d’ordinateur.
C’est un statut qui n’aurait jamais été écrit dans un monde équitable.
Ceci étant dit, je suis étonnamment surpris du positif qui ressort de ce statut.
Alors que je m’attendais à une chiée de commentaires douteux, ce qui ressort en grande majorité est la colère des gens envers notre système judiciaire cassé.
Et si la grogne peut devenir un vecteur de changement, pourquoi pas.
Bien sûr, l’émotion dans mon discours a laissé place à quelques erreurs techniques.
Mais je vous rappelle au passage que c’est un texte d’opinion.
Je ne suis ni journaliste, ni conférencier.
J’ai effectivement souhaité de la prison à un homme qui subit un procès civil.
Oui, Rozon a été acquitté au criminel en 2020.
Mais cela démontre à quel point le système a besoin d’une réforme.
Le gars commet une panoplie de gestes considérés comme criminels, mais est accusé au civil.
Wow.
Un beau message que le système nous envoie.
Rendu là, à quand les meurtriers accusés au civil ?
Tant qu’à ouvrir cette porte…
À tous ceux qui m’ont écrit qu’on doit préserver la présomption d’innocence, je suis bien d’accord.
Mais dans le cas précis de Gilbert, cette présomption est morte depuis aussi longtemps que Napoléon.
Pour vrai, si à tes yeux Gilbert est juste un «présumé» agresseur, tu dois avoir pas mal de squelettes dans le placard.
Ben beau si tu choisis de le défendre, mais assume que t’as l’air d’un ostie de pogo cuit au micro-onde qui a peur pour les futurs agissements de sa saucisse lubrique.
Oui, la justice est un meilleur système que la tyrannie ou le chaos complet.
Je n’ai jamais dit le contraire.
Mais criss, à chaque faux pas majeur de ce système judiciaire, la crédibilité essentielle de ce même système diminue.
Et au niveau des crimes sexuels, le système est aussi crédible qu’Anne Casabonne qui parle d’épidémie.
Si y’a pas assez de preuves pour mettre Rozon en dedans, faudrait revoir ce qu’on considère comme une preuve.
Parce que faut aussi se rappeler que la justice est comme les banques.
Elle n’est pas la pour le citoyen, mais pour les puissants.
Le tribunal est un lieu conçu par des hommes de pouvoirs qui se sont jadis dit «Faudrait que ça soit dur en criss de prouver qu’on est des tas d’marde»
Et on en subit depuis des décennies les nombreuses conséquences.
La fonction de juge est pas plus noble à mes yeux que celle de politicien.
Là où y’a des hommes, y’aura toujours de l’«hommerie».
Pourrait-il y avoir des juges corrompus ?
Poser la question c’est y répondre.
Deuxièmement, le cas Serge Postigo.
Mon erreur, le gars est pas un québécois d’origine.
Par contre, il a été formé ici, au Cégep de Saint-Hyacinthe et c’est le Québec qui l’a mis artistiquement au monde.
Son accent franchouillard hautain, il l’avait pas qui y disait «Beurslack» dans 4 et demi.
Si cette information un tantinet erronée discrédite l’entièreté de mon texte à tes yeux, tu devrais être juge.
Tu déclarerais surement des gars comme Rozon non-coupable.
De plus, ceux qui me disent à la défense de Serge qu’il a été obligé à comparaître, je m’en torche complètement.
Se présenter est une chose.
Défendre Gilbert en est une autre.
Y’aurait pu se présenter et aider la cause en disant que c’est pas parce que Gilbert a toujours été cool avec lui que c’est pas un plein marde.
Utilisé sa notoriété pour aider les victimes.
Il a fait exactement le contraire.
Il a aidé l’agresseur.
Et ça, personne ne lui obligeait.
Honte à lui et à toutes les futures productions qui feront appel à ses services.
Du talent au Québec, on en manque pas.
C’est mon erreur de l’avoir considéré comme un québécois.
Maintenant que je connais ses valeurs réelles, j’aime mieux dire qu’il est français.
Bref, merci pour les partages et merci à toutes ces femmes qui ne se taisent plus.
Si vous étiez des hommes, ça fait longtemps que vous auriez tout pété.
Mais puisque vous croyez encore en la beauté du monde, vous tentez de le changer dans la candeur.
Et il est plus que temps que l’on vous entende en haut lieu.
Parce que de vous croire ne change rien si le système n’emboîte pas le pas.
C’est assez les paroles en l’air.
C’est au tour de la justice de prouver qu’elle vous croit elle aussi.
Je vous laisse sur sur une capture d’écran où Sylvain Dubuc nous rappelle que d’être respectueux, c’est pour les linges à vaisselle…
#justice