
Au palais de justice de Montréal, Gilbert Rozon a livré mercredi une défense musclée alors que débutait son contre-interrogatoire dans le cadre du procès civil intenté contre lui par neuf femmes.
L’ex-magnat de l’humour, fondateur du festival Juste pour rire, fait face à une poursuite de 14 millions de dollars pour harcèlement et @gr3ssions s3xu3ll3s.
Rozon, 70 ans, affirme que les motivations des plaignantes ne sont pas fondées sur des faits, mais sur des sentiments tels que la jalousie, la vengeance et le rejet. Il a aussi évoqué le mouvement #MoiAussi, qu’il considère comme un levier ayant poussé les demanderesses à unir leur voix pour amplifier leurs récits. Il prétend que certaines auraient même été frustrées par son refus de répondre à leurs avances et que l’appât du gain serait aujourd’hui la motivation principale derrière leurs actions.
« Elles ont fini par croire à leur propre version des faits », a déclaré Rozon devant la juge Chantal Tremblay.
Il avance également que les témoignages ont évolué au fil du temps, perdant ainsi toute cohérence selon lui. Il met en garde contre ce qu’il décrit comme un risque de « légalisation de l’extorsion », s’il ne se défend pas fermement.
Durant son témoignage, Rozon a aussi soutenu que les demanderesses auraient tenté de surpasser les autres en racontant des histoires de plus en plus choquantes, dans une forme de compétition narrative visant à le nuire.
L’homme d’affaires, qui avait été acquitté en 2020 lors d’un procès criminel, se dit désormais victime d’une campagne de destruction publique, déclarant :
« Je suis devenu le symbole du mouvement MeToo, et mon acquittement dérange. »
Le contre-interrogatoire de Me Bruce Johnston, avocat des demanderesses, se poursuivra dans les prochains jours alors que l’affaire soulève de vives réactions dans l’espace médiatique et juridique.