
Alors qu’il fait face à une poursuite civile intentée par neuf femmes, Gilbert Rozon a offert un revirement inattendu devant la cour mardi.
Celui qui a été acquitté au criminel en 2020 pour des allégations d’agression s3xu3ll3 affirme maintenant qu’il aurait plutôt été la victime, dans un événement remontant à 45 ans.
Un témoignage renversant en pleine salle d’audience
Interrogé par l’avocat des demanderesses, Me Bruce Johnston, l’ex-patron de Juste pour rire a confirmé sans détour :
« Oui, absolument. Je n’ai pas porté plainte, mais j’ai été agressé. »
Il fait ici référence à Annick Charette, l’une des plaignantes, présidente de la FNCC–CSN.
Au procès criminel, Rozon avait déjà avancé que c’était Mme Charette qui aurait eu une relation s3xu3ll3 avec lui pendant qu’il dormait. La juge Mélanie Hébert, bien qu’ayant trouvé la plaignante crédible, avait acquitté Rozon en raison d’un doute raisonnable.
En pleine audience au palais de justice de Montréal, Rozon est allé plus loin, affirmant qu’un homme pourrait avoir honte de porter plainte dans de telles circonstances.
« Aujourd’hui, ce serait considéré comme une agression », a-t-il déclaré, tout en justifiant son silence de l’époque par l’embarras ressenti.
Ce procès civil, suivi de près par le public, a donné lieu à de nombreux échanges tendus. Me Johnston et Me Jessica Lelièvre s’efforcent de confronter Rozon à ses différentes versions dans les médias et lors des procédures judiciaires.
Ce dernier s’est parfois montré vague, voire fuyant, devant les questions incisives.
Le metteur en scène Dominic Champagne, beau-père de Me Lelièvre, était présent en cour pour soutenir sa famille. Il a déclaré espérer que justice soit rendue « de façon probante et convaincante ».
Hier, c’est les avocats du gouvernement du Québec qui ont interrogé Rozon.
Le fondateur de Juste pour rire conteste en parallèle la constitutionnalité de deux dispositions légales liées aux vi0lences s3xu3ll3s dans les dossiers civils.