
Le monde du journalisme québécois est en deuil.
L’écrivain et chroniqueur Pierre Foglia s’est éteint à l’âge de 84 ans, laissant derrière lui un héritage littéraire et journalistique incomparable. Véritable monument de La Presse, il a marqué plusieurs générations de lecteurs et de journalistes par son style inimitable, souvent poétique, parfois acerbe, mais toujours profondément humain.
Parmi ceux qui lui rendent hommage figure Guy A. Lepage, animateur et humoriste bien connu du public québécois. Dans une publication empreinte d’émotion sur sa page Facebook, il revient sur la relation marquante qu’il a eue avec Foglia, qui fut l’un de ses professeurs en communications à l’UQAM.
Un professeur marquant, un chroniqueur inégalé
Dans son message, Guy A. Lepage évoque une anecdote significative de ses années universitaires. Foglia, fidèle à sa franchise légendaire, lui avait alors dit :
« Tu écris bien Lepage, mais tu serais un mauvais journaliste. Les faits ne t’intéressent pas, tu veux surtout donner ton opinion. »
Lepage, piqué au vif, lui avait répondu avec ironie :
Ce à quoi Foglia avait rétorqué qu’il avait, lui, « mérité sa chronique », après des années à couvrir la nouvelle avec rigueur. Une leçon d’humilité que Lepage n’a manifestement jamais oubliée.
Dans son hommage, Lepage souligne la singularité de Foglia, qui s’inspirait notamment d’Alexandre Vialatte pour rédiger des chroniques riches, personnelles et critiques. Il salue un homme capable de dénoncer les absurdités du monde avec finesse et profondeur, affirmant qu’aucun successeur digne de lui ne semble poindre à l’horizon.
Lepage conclut son message d’un sobre et respectueux « Le Roi est mort », saluant la disparition d’un géant des mots.