
À la fin des années 2010, Mike Ward, humoriste reconnu pour son style cru et provocateur, a traversé une période sombre marquée par une profonde dépression.
Une étape difficile qui a bouleversé autant sa vie personnelle que sa carrière, le privant de l’énergie et de la passion qui l’avaient toujours porté sur scène.
Habituellement stimulé par un horaire chargé et des performances régulières, Mike Ward s’est retrouvé à percevoir chaque spectacle comme un fardeau. Ce sentiment inhabituel le déstabilisait, lui qui n’avait jamais ressenti de lassitude pour la scène, même dans les moments les plus complexes de sa carrière.
Dans un récent épisode de son balado Sous écoute, enregistré avec Louis-José Houde et Marylène Gendron, il est revenu avec franchise sur cette période charnière.
Transformer la souffrance en humour : un pari risqué
En pleine dépression, Mike Ward avait imaginé qu’écrire un numéro sur son état pourrait l’aider à surmonter cette épreuve. L’idée : mettre ses démons sur scène pour mieux les affronter. Mais il a vite découvert que la démarche était plus complexe que prévu.
Lorsqu’une blague tombait à plat, il y voyait la confirmation de sa peur d’être « moins drôle ». Et lorsque le public riait, ce n’était pas un soulagement : il avait l’impression que l’on riait de sa souffrance plutôt que de ses punchlines. Ce paradoxe émotionnel l’a maintenu dans un état d’inconfort constant, incapable de trouver l’apaisement dans les rires comme dans les silences.
Il explique que cette perte du « feu sacré » — cette envie viscérale de monter sur scène — a été l’un des signes les plus marquants de sa dépression. La flamme qui l’animait depuis ses débuts s’était éteinte, laissant place à une fatigue mentale et un désintérêt profond pour l’humour.