
Le procès civil de Gilbert Rozon, intenté par neuf femmes qui réclament près de 14 millions de dollars pour agressions sexuelles alléguées, continue de susciter de vives réactions.
Lors de la dernière journée de présentation de la preuve, l’ancien responsable des communications de Juste pour rire, Jean-David Pelletier, a soutenu que Guylaine Lalonde, ex-bras droit de Rozon, avait menti devant la cour au sujet du moment où elle avait pris connaissance des accusations visant le fondateur du festival.
Pelletier, employé de longue date au sein du Groupe Juste pour rire, affirme avoir informé Mme Lalonde dès le 18 octobre 2017, soir où l’enquête conjointe du Devoir et du 98,5 s’apprêtait à être publiée. Or, selon lui, Mme Lalonde aurait déclaré faussement qu’elle n’en avait été informée que quelques jours plus tard. Choqué par ce qu’il considère comme un mensonge, Pelletier a tenu à rectifier les faits devant la juge Chantal Tremblay.
Un témoignage qui illustre les tensions au sein de Juste pour rire
Au fil de son témoignage, Jean-David Pelletier a rappelé que cette soirée du 18 octobre 2017 avait marqué un tournant majeur. Réuni dans un bureau avec Gilbert Rozon, Guylaine Lalonde, Jean-Nicolas Gagné et Charles Rozon, il a eu la difficile tâche d’annoncer les graves allégations qui allaient être rendues publiques. Selon son récit, Lalonde aurait réagi avec colère, Gagné plaidait pour sauver l’entreprise, tandis que Charles Rozon suggérait de tout nier. Gilbert Rozon, habituellement charismatique, serait resté silencieux, complètement abasourdi.
Pelletier a également décrit l’ambiance de travail chez Juste pour rire, marquée par la pression et des rapports hiérarchiques tendus. Il a affirmé que plusieurs collègues avaient quitté l’organisation en larmes, et que lui-même avait dû être hospitalisé pour épuisement quelques semaines après le début de la crise.
Le même jour, la journaliste Monic Néron est venue clore la présentation de la preuve en expliquant ses démarches pour obtenir un droit de réplique de Rozon avant la diffusion de son enquête, sans succès.