
Gilbert Rozon était la « cible parfaite » du mouvement #MoiAussi, selon les arguments présentés par ses avocats lors des plaidoiries au palais de justice de Montréal.
L’ancien fondateur de Juste pour rire fait face à une poursuite collective intentée par neuf femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles, réclamant environ 14 millions de dollars en dommages. La défense rejette ces allégations, affirmant qu’il s’agit de relations consentantes pour certaines et de fausses accusations pour les autres.
La défense remet en question la crédibilité des plaignantes
Me Mélanie Morin, l’avocate de Gilbert Rozon, a soutenu que son client a plutôt été la victime d’un enchaînement de récits coordonnés. Selon elle, certaines plaignantes auraient nourri un « vif sentiment de vengeance » ou encore une « grande haine » envers lui, tandis que d’autres auraient « jalousé ses relations personnelles ». Elle s’est étonnée du fait que plusieurs agressions alléguées auraient eu lieu dans des contextes publics sans qu’aucun témoin ne se manifeste.
L’équipe juridique affirme également avoir constaté une « contamination réelle » et même une « collusion » entre certaines femmes. Elle évoque notamment l’apparition d’un vocabulaire identique, comme la mention récurrente du « regard fou » de Rozon, qui serait apparue à différentes étapes de la procédure.
Pas de modus operandi et contestation des lois récentes
Pour la défense, il n’existe aucun « modus operandi » démontré par les témoignages. Elle rejette l’idée qu’un individu ayant déjà commis une agression sexuelle aurait nécessairement une propension à répéter ce geste.
Par ailleurs, les avocats jugent que les sommes réclamées – environ 14 M$ – sont « hors norme » et dépassent ce qui est habituellement demandé dans ce type de dossiers. Ils contestent aussi la constitutionnalité de deux lois récentes : l’abolition du délai de prescription pour les poursuites civiles en matière de violences sexuelles et l’exclusion des mythes et stéréotypes dans ces causes. Selon eux, ces changements législatifs limitent le droit de Rozon à présenter une défense complète et atteignent à son honneur.
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