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Mariana Mazza en a long à dire sur la liberté d’expression

Quand il est question de liberté d’expression, Mariana Mazza ne tourne pas autour du pot : « On ne peut pas parler de tout sur scène. »

Invitée à long entretien, l’humoriste a expliqué pourquoi elle choisit désormais, souvent, de ne pas aller chercher certains sujets lors de ses numéros. Entre la pression du regard public, le risque d’être repris hors contexte et la nécessité de préserver sa santé mentale, Mazza dit avoir réévalué sa relation à la provocation.

À 35 ans, la comédienne a admis qu’elle n’a « plus le goût d’aller au bat » pour un gag qui demanderait ensuite des mois de justification et d’affrontements publics. « Je n’ai pas assez de grandes convictions sur certains sujets pour aller les défendre. C’est trop d’énergie pour moi », a-t-elle confié. Le constat est simple et franc : la réalité des réseaux sociaux change la donne du spectacle vivant. Une improvisation filmée, un extrait hors contexte — et des années de travail peuvent être réduites à un buzz voire à une campagne de «cancel».

Entre liberté artistique et conséquences publiques

Mazza nuance son propos : elle n’est pas « contre » la liberté d’expression, mais réaliste sur ses conséquences. Si un sujet la touche profondément, si elle est prête à assumer les retombées et à le défendre en tournée, elle ira au-devant de la controverse. Mais ces cas se font rares. Pour son nouveau spectacle Foie gras, l’artiste admet avoir renoncé à plusieurs idées polarisantes parce qu’elles auraient pris le dessus sur la tournée : « Si j’allais là, c’est la chose qui allait le plus revenir dans les entrevues. J’allais devoir défendre ça en tournée. Je ne voulais pas aller là. »

Sur la question plus vaste des artistes acceptant des cachets importants pour jouer dans des contextes controversés — comme le Festival d’humour de Riyad — Mazza adopte une posture mesurée : « Tout le monde a le droit de faire ce qu’il veut, mais chaque geste public a un impact. S’ils sont bien avec les conséquences, let’s go. » Puis, en souriant à demi, elle avoue aussi que la provocation l’attire toujours : « Si on m’offrait 450 000 $ pour 10 minutes, j’irais, mais j’aurais fini en prison — parce que j’ai encore ça en moi. »

Une évolution professionnelle et humaine

Le propos de Mariana Mazza reflète une évolution générale du milieu : l’équilibre entre le désir de choquer pour faire rire et la prudence imposée par l’instantanéité des réseaux. Pour elle, l’autocensure n’est pas une capitulation, mais une stratégie de protection et de priorisation. Elle choisit désormais ses batailles : celles qui valent l’énergie, la controverse et la défense publique. Le reste, elle le laisse de côté pour garder l’intégrité de son art et sa santé mentale.

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