« Francesca c'est un être merveilleux, mais on lui a enlevé la parole, on lui a enlevé la motricité fine, globale, on lui a tout enlevé... Tous les jours, je l'ai quittée ce matin parce que je m'en venais ici, elle m'a fait un beau sourire, j'ai été la déposer à l'Académie Zénith pour donner quelques heures de répit à France. Je vais revenir et la conversation va être la même. Il n'y en aura pas. Elle ne peut pas parler.
On se parle avec nos yeux, avec notre corps, avec mes gestes, avec mon enthousiasme. Moi, je ne peux pas perdre ça. Aussi peu, si ça peut lui donner de la joie, si je suis capable de lui soutirer un petit sourire, un clin d'oeil, une brillance dans ses yeux, j'ai l'impression de faire ma job. »
[...]
« C'est tellement pas quelque chose que je souhaitais pour elle. J'avais gardé espoir. Mais quand le diagnostic est tombé et qu'on m'a dit que c'était irréversible, ça va être ça, il faut que vous soyez fort. Elle n'est pas dans un état qui va changer, ça va se détériorer.
Quand on a eu le diagnostic, Francesca marchait, elle parlait, on échangeait, on jouait à la cachette. Elle montait et descendait les marches. Et on nous apprend ça..!
Mais France (sa femme), comme une femme, une lionne, une mère de famille, celle qui dirige la meute. Elle souffre autant que moi sinon plus. Mais elle elle avait déjà changé sa casquette. Je ne sais pas ce qui ce serait passé si elle n'avait pas été là. Je ne veux même pas y penser. »